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Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)
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"Action de nier l'existence de qqc." : Est dont a scavoir que ceste diction "infini" se puet entendre par trois manieres, c'est assavoir par negation, par privation, par contrarieté. Infinitum prins negativement dit abnegation de fin, et par ainsi infinitum est ce que ne puet avoir fin. ([Somme abr., c.1477-1481, 132]). |
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Empl. trans. [Le compl. désigne un écrit, un parchemin] "Effacer par grattage" : ...le livre de vie est duquel le commencement est eternel, l'essence incorruptible, la congnoissance vraie, l'escripture qu'on ne puet foulger ne abraser, la inspection ou la lecture desirable, la doctrine legiere, la science doulce, la parfondeur que nulz ne puet enquerir ne comprendre ([Somme abr., c.1477-1481, 159]). |
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I. - | Adj. Somme abrégée. "Abrégé, condensé (des connaissances)" : Cy commence le prologue de ce present volume qui se dit le somme abregiet de theologie fait et composé par tres excellent docteur en theologie de l'ordre des freres prescheurs, Albert le grant archevesque de Ratispone comme on dist. ([Somme abr., c.1477-1481, 98]). |
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En l'absence de. "Sans la présence de, à défaut de" : Par formes abstraictes et separees de matere en l'absence du corps et par raison, c'est a dire par la vertu de l'ame raisonnable congnoist [l'âme] la nature des corps et des choses corporeles. ([Somme abr., c.1477-1481, 136]). |
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Absent de + subst. désignant un lieu. "Non présent (dans un lieu, dans une situation)" : Par tout et en tous lieux Dieu est et toutevoies nulle part est, car il n'est absent par eslongement d'aucun lieu, ne est comprins en ou par aucun lieu. ([Somme abr., c.1477-1481, 136]). |
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GRAMM. [En parlant d'une notion] Pris absolument. "Employé sans complément" : Item les notions prinses par abstraction absolutement comme de dire paternité, filiation se dient par predication de l'essence divine, comme de dire essence divine est paternité ([Somme abr., c.1477-1481, 152]). |
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Au fig. [Le compl. désigne une chose abstr.] "Action de retirer, de soustraire qqc." : Et pour tant notez que en reprouvement sont trois choses. L'un est le reprouvement depuis l'eternité de l'iniquité, c'est a dire que Dieu eternelement a prevue l'iniquité de ceulz qui doivent estre dampnéz. L'aultre est le obduration ou l'obstination d'iceulz, c'est a scavoir le abstraction de grace ou present de leur vie. Le tiers est la preparation de la paine eternele en l'aultre siecle advenir. ([Somme abr., c.1477-1481, 170]). |
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PHILOS. LOG. "Qui est séparé (de la matière, d'un support matériel)" : Par formes abstraictes et separees de matere en l'absence du corps et par raison, c'est a dire par la vertu de l'ame raisonnable congnoist la nature des corps et des choses corporeles. ([Somme abr., c.1477-1481, 136]). |
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- | Empl. subst. "Ce qui n'a pas de support matériel" : Pareillement est a dire des noms qui sont moyens entre abstract et concret comme lumiere de lumiere. Item ce nom sapience, combien que pas n'est abstract, c'est a dire de signification abstracte pour estre par lui sans estre conjoinct avec substance ou suppost substanciel, toutevoies par coustume de parler puet estre prins comme abstract et puet on dire sapience est de sapience. ([Somme abr., c.1477-1481, 153]). |
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B. - | "Mauvais usage, résultat d'un mauvais usage, erreur" : Item se il estoit ung mal souverainement duquel procederoient tous maulz, il s'ensievrroit que, selon le corps, Cristus seroit de ce mal principe, car en son corps a esté le mal de paine, comme sa passion et sa mort et aultres paines qu'il souffrit demonstrent, laquelle chose dire est abus comme puet apparoir par les choses dessus dittes. ([Somme abr., c.1477-1481, 107]). ...par ignorer la grande differance qui est entre ladicte vraye science de astrologie et les ars divinatoires et supersticieux, venoient plusieurs grans et ennormes abbuz ou royaume de France, j'ay voulu employer mon petit entendement à vous faire ce present Elucidaire, pour vous monstrer et donner clerement à congnoistre et à iceulx detracteurs, comment astrologie est vraye science ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 1 v°]). |
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A. - | "Manière de comprendre une chose, signification" : Selon la premiere acception de ce nom Pere, il s'entent personnelement de la personne de Dieu le Pere et a lui compete seulement. ([Somme abr., c.1477-1481, 108]). |
Rem. FEW : «"sens dans lequel se prend un mot" (seit Ac 1694)». |
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A. - | PHILOS. THÉOL. [P. oppos. à essence] "Ce qui existe d'une manière accessoire" : ...le Filz procede du Pere, pareillement du Filz procede le Saint Esperit. Mais du Saint Esperit nulz ne procede. Car selon la raison d'entendre tel regart par maniere de raport et de referer l'un a l'aultre sont dehors l'essence des personnes, car plus sont dependant d'aucune chose que en aucune par essence, mais sont comme accidens qui sont dehors les choses essencieles, qui ont estre par eulz sans dependence d'aultrui. ([Somme abr., c.1477-1481, 114]). |
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"Qui n'appartient point à l'essence ou à la substance (d'un être, d'un objet) ; qui peut changer (sans altérer l'essence ou la substance)" : Dieu demeure tousjours tout ung. Saint Hylaire dist : estre n'est pas chose accidente a Dieu comme pouoir estre et non estre, mais son estre est verité estant et subsistence par soy et cause permanant et demourant de l'estre de toutes choses. ([Somme abr., c.1477-1481, 140]). |
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3. | "Qui n'appartient pas à l'essence (de Dieu)" : Dieu est incommutable et imparmutable. Imcommutable est que en lui ne chiet aucune motion ou mouvement accidental, c'est a dire que aucune fois moeut et aucune fois non comme augmenter et croistre, car il ne croist pas, mais demeure tousjours en ung point et en une grandeur. ([Somme abr., c.1477-1481, 142]). |
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II. - | Part. prés. en empl. subst. "Personne qui accompagne qqn ou qqc." : Car elle [l'excellence divine] n'a que faire de aucun corps pour estre, ne de lieu pour estre aucune part, ne de temps pour estre aucun temps, ne de cause pour estre d'aultrui et par aultre, ne de forme, ne de matere, ne d'aucun subject auquel elle subsiste pour estre ou auquel elle soit assistant comme servant ou acompaignant. ([Somme abr., c.1477-1481, 149]). |
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[Avec l'idée d'un achèvement heureux] "Augmentation" : En aucunes choses est possession toute de vie sans terme comme ez benoiz angeles devant le jugement, car selon toute leur substance ilz ont vie benoite et sans terme, mais pas ensemble a une fois, mais successivement leurs joyes accroissent au regard de l'acomplissement du nombre des saulvéz, qui sera en la fin du monde. ([Somme abr., c.1477-1481, 141]). |
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"Qui suit les lois de la nature, habituel" : Et te prie, Justice, considere comment le souverain Empereur souventes foys pour trop meindre cause que pour honnourer sa mere et amie il mue et change le commun et acoustumé cours tant de nature comme de l'Escripture et faisant miracles souvent, graces, pardons et privileges. ([GERS., Concept., 1401, 403]). ...quant l'eaue mise sur le feu commence a eschauffer jusques au boulir, elle s'estent et espart tant qu'elle puet. Et pareillement la mer selon l'estat et le cours de la lune, elle s'estent et passe ses termes accoustuméz lequel mouvement commence du centre moyen et s'estent jusques aux extremités et encores les passe. ([Somme abr., c.1477-1481, 145]). |
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- | Acquérir charité. "Devenir charitable" : Car elle [la verité de theologie] enseigne amer Dieu, combatre et resister au deable et labourer par excercites vertueuses acquerir charité pour amer Dieu parfaitement. ([Somme abr., c.1477-1481, 99]). |
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2. | Cause active. "Principe créateur" : Et a ce confermer dist Saint Bernard : Dieu n'est pas formé, il est forme, non effect formé. Dieu est cause active et faisant, non faicte, ne passive. Dieu n'est pas composé, mais est simple de nature et selon estre. ([Somme abr., c.1477-1481, 148]). |
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"D'une manière qui implique une volonté créatrice" : Au regard de la generation divine on puet considerer quatre generations par lesquelles on porra veoir se l'essence ou la substance divine est generee ou s'elle engendre, c'est a dire se l'estre de la divinité est produit ou produit activement ou passivement. ([Somme abr., c.1477-1481, 108]). |
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B. - | Au fig. "Ajout, accroissement" : Tiercement qu'en elle [la trinité] est parfaite simpleté. Celle chose est tres et souverainement parfaite a laquelle nulle addition est possible et riens n'y puet estre adjousté. ([Somme abr., c.1477-1481, 142]). |
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Empl. trans. "Devancer, précéder" : Car la voulenté de Dieu comparee a noz merites ou a la prescience des merites, se puet comparer par deux manieres : ou par maniere de antecedent, c'est a dire qu'elle adevance et precede la prescience des merites. ([Somme abr., c.1477-1481, 169]). |
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[À propos de l'esprit, de l'âme ou du coeur de l'être hum.] "Attachement complet à qqc." (synon. aherdement) : Par ces trois manieres le cuer humain est dit endurcy en soy mesmes. Premierement par inhabilité de recepvoir la grace. Secondement par ferme adhesion, c'est a dire par force adherence et aherdement au pechiet. Tiercement par rebellation des inspirations divines et des commandemens. ([Somme abr., c.1477-1481, 171]). |
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[À propos de l'esprit, de l'âme ou du coeur de l'être hum.] "Action de s'attacher à qqc. ; acceptation volontaire de cette situation" : Par ces trois manieres le cuer humain est dit endurcy en soy mesmes. Premierement par inhabilité de recepvoir la grace. Secondement par ferme adhesion, c'est a dire par force adherence et aherdement au pechiet. ([Somme abr., c.1477-1481, 171]). |
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GRAMM. "Mot joint au substantif pour exprimer une qualité" : Entre les noms essencielz aucuns sont substantifs, qui subsistent, comme Dieu, divinité, createur et aultres pareulz. Aucuns sont adjectifz, comme adjoints a la substance, comme bon, eternel, sans mesure et aultres pareilz. ([Somme abr., c.1477-1481, 152]). |
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I. - | Empl. trans. [Le compl. d'obj. second désigne un animé ; le compl. dir. une activité ou le résultat de cette activité] Adonner qqc. à qqn. "Attribuer qqc. à qqn" : Pour tant est il a noter que aucunes euvres et operations sont adonnees a Dieu selon la causalité, c'est a dire selon qu'il est cause des choses, et [...] non selon l'essence comme boire, courir. Aucunes sont attribuees selon l'essence et non selon la causalité comme justicier, garir. ([Somme abr., c.1477-1481, 162]). |
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A. - | "Rendre un culte à Dieu, à une divinité, à une puissance maléfique, etc." : Assés tost aprés que la belle dame est assise en la chaiere, les sains de Paradis a grans routes, chascun en son ordre, l'un aprés l'autre, comme dessus fourmés en l'aire de la dicte nuee, vienent devant la belle dame, et, en lui aourant, parfondement s'enclinent ([MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 389]). Mais oyez la fin ! Finablement Ydolatrie s'i embat avec ses suers germaines qui sont Sortilege, Supersticion, Magique qui font la povre ame aourer et croire en leurs dieux, denier son baptesme et la foy crestienne, adourer les dyables et luy sacrifier. ([GERS., Purif., 1396-1397, 65]). Item les hommes charnelz, qui vivent selon la char, qui font de leur ventre leur Dieu, comme gloutons, qui aourent leur ventre, ainsi que dist l'apostle Saint Pol. ([Somme abr., c.1477-1481, 105]). Et doncques si le Createur du ciel s'est voulu fere aourer par trois si souverains astrologiens, il s'ensuit bien qu'il ayt voulu en eulx manifester la Trinité, etc. ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 73 v°]). |
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"Double" : ...deux manieres sont de verité. L'une est qui procede d'une extremité a l'aultre, et ceste est apellee verité adoublee ou conjointe comme verité d'aucune proposition en orison. Et tele verité pas ne se convertist avec l'estre des choses qui s'apellent ens. L'aultre est verité simple en elle ([Somme abr., c.1477-1481, 102]). |
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B. - | Au fig. : En la premiere diffinition est notee la divine congnoissance et la predestination de Dieu, en la seconde la election, en la tierce voulenté, en la quatriesme adrescement ou direction en fin. ([Somme abr., c.1477-1481, 166]). |
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4. | Estre à advenir. "Devoir se réaliser (dans l'avenir p. oppos. à ce qui est déjà en cours de réalisation)" : Et pour ce que nostre estre a aucune chose hors de lui, il est imparfait, car aucune chose nous fault laquelle de nostre estre est passee, ou aucune chose qui est a advenir et encore n'est. ([Somme abr., c.1477-1481, 100]). |
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B. - | Cela advient quand. "Cela se produit lorsque" : Secondement par faulse lumiere, et ce advient quant on mesure les choses eterneles selon les natureles. Exemple nous avons du boiz pourry qui reluist de nuit et samble qu'il ait lumiere tele quele, mais quant le jour survient, ce n'est riens. ([Somme abr., c.1477-1481, 134]). |
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- | Le temps advenir. "Le temps futur, qui doit arriver" : ...et par ainsi saint Pierre, comme je tiens, fut plus repris pour soy garder du temps advenir que pour le deffault coulpable du temps passé. Et par ainsy je accorde que saint Pol reprist justement saint Pierre sans ce que on impose crime a saint Pierre mais grant louange, comme dit est. ([GERS., P. Paul, a.1394, 490]). ...il [Dieu] est eternel, et toutevoies par nul temps il n'est mesuré, car le temps present, ne le temps passé, ne le temps advenir ne lui compete. Car le temps present n'a pas estre demourant, mais passé. Dieu demeure tousjours tout ung. ([Somme abr., c.1477-1481, 140]). |
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"Mot invariable qui modifie le mot auquel il est joint" : ...il est a scavoir que ceste proposition "se Dieu scet ou a prevenu", qui est condicionele, "cestui devoir estre a saulver, necessairement il y sera saulvé", combien qu'elle soit une et pareille selon la matere et forme, toutevoies elle est aultre et aultre selon le sens, selon que cest adverbe "quod", qui est une diction determinative, c'est a dire restraintive, determine le mot mis au subject ou au predicat. Se dont aiant regard a Dieu, ce mot ou diction "necessaire" determine le mot du subject, adont l'oration comme bien et deuement ordonnee est, comme il apartient et est en sens compost et vraie. ([Somme abr., c.1477-1481, 169]). |
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B. - | [À propos d'une allég. qui représente le parti opposé à Dieu dans le combat spirituel] : ...tu veulz et t'enclines descendre en terre racheter l'umain lignaige, et nous rendre par ce nostre habitacion de laquelle tant sommes hors bouteez, car nostre adversaire, Pechié mortel, le vilain et crueux tirant, avec toute sa maudicte compaignie, Ignorance, Desloyauté, Ydolatrie, Orgueil, Avarice, Luxure, Envie, Paresse, Gloutonnie et autres Vices sans nombre ont en terre presque occupé tout le logis ([GERS., Concept., 1401, 394]). Et avec ce, c'est une fontaine procedant et issant du lieu de plaisance, atouchant le paradis de l'eglise militante, la presente eglise catholique, qui milite en combatant contre ses adversaires qui sont le deable, le monde et la char. ([Somme abr., c.1477-1481, 99]). |
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I. - | Empl. trans. indir. Adherdre à qqn. "S'unir étroitement à (une entité spirituelle)" : Et ainsi il appert qu'est requise la presence du Saint Esperit et son don qui est amour par lequel on adhert et est conjoinct a lui. ([Somme abr., c.1477-1481, 118]). |
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B. - | "Origine, cause" : Et come les Grecs dient que le Pere, le Filz et le Saint Esperit sont trois ypostases, ainsi selon le latin nous disons qu'ilz sont trois substances ou subsistences, c'est a dire trois choses, trois ypostases qui n'ont necessité ne affaire d'aultre chose par laquelle elles soient. ([Somme abr., c.1477-1481, 129]). |
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Empl. impers. Il affiert. "Il convient" : Nature (...) entremesle et assamble les elemens contraires dessus diz moult soubtillement et en fait moult de combinacions secretes et diverses pour recevoir les fourmes de Nature plus convenablement selon ce qu'il affiert et qu'il est en chascune appartenant. ([EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 68]). ...et [l'homme] desirant et convoitant ou appetissant comme meilleur le transitore et finit que ce qui est perdurable et sans fin. Et pour tant il affiert et apartient que la paine soit infinie a perpetuité. ([Somme abr., c.1477-1481, 177]). |
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Empl. pronom. "Se fixer, s'attacher" : Comme dist Saint Augustin : le agument de l'entendement humain a tant petite vigueur en si excellente clarté qu'elle ne se puet affiquier ne adherdre en elle, s'elle n'est nettoiee par netteté de foy. ([Somme abr., c.1477-1481, 133]). |
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A. - | GRAMM. Proposition affirmative. "Proposition dont le verbe est à la forme affirmative" (anton. propositionnégative) : Saint Denis dist que par trois manieres Dieu est congneut, c'est a scavoir par oster l'imperfection ou par negation, c'est a dire "Dieu n'est pas ce ne cela, tel ou tele". Pour quoy dist Saint Denis : les propositions negatives de Dieu sont vraies, les affirmatives sont non conjoinctes. ([Somme abr., c.1477-1481, 135]). |
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A. - | THÉOL. Affirmer qqc. "Assurer qu'une chose est vraie (qui relève du domaine de la foi)" : ...laquelle damoiselle ne fu pas defraudee de son desir, et dit publiquement et jura au roy, par tres grant serment qu'elle avoit veu et recongneu la royne, sa maistresse, et une des filles du roy en l'air en la compaignie des sains ; et ainsi l'afremoit vrayement. ([MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 391]). Pleure pour moy, mon tres chier enfant, en devote oroison, et je te afferme que l'eaue de tes larmes, se elle est pure et nette sans laydure de pechié mortel, estaindra tout ou en grant partie l'ardent feu qui me travaille et brule. Helas, mon doulx enfant, pourras tu refuser a ceste povre mere une goutte d'eaue, une seule larme qui tant luy puet proffiter et sa doleur alegier ? ([GERS., Déf., 1400, 227]). Par pluseurs manieres aucune chose est affermee de Dieu. Premierement par naturele raison (...) Secondement par foy (...) Tiercement par la sainte escripture. ([Somme abr., c.1477-1481, 156]). |
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- | Au plur. RELIG. [P. réf. à I Tim. I, 17] Aages séculaires. "Les siècles des siècles ; l'éternité" : Au roy des siecles immortel, invisible, seul et sans aultre Dieu, honneur soit et glore par tous les siecles et eages seculeres et transitores. ([Somme abr., c.1477-1481, 131]). |
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"Ce qui détermine qqc., cause qui opère" : Agent, c'est ce qui fait ou oevre aucune chose. ([LA HAYE, P. peste, 1426, 175]). Et pour tant que tous agens ou facteurs ne peuent riens en ce qui est par desseure eulz, pareillement nature ne puet en aucun fait meritore qui passe sa faculté et son pouoir, mais elle puet au fait de pechiet, qui est demeritore et desert paine, comme en aucune chose dedens et dessoubz humaine nature. ([Somme abr., c.1477-1481, 171]). |
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A. - | [Le compl. désigne une faculté intellectuelle] "Rendre plus grand, augmenter" : Il scet aussi toutes choses ensemble, car en soy voiant, qui est present a soy mesmes, il voit toutes choses. Parfaitement, car sa congnoissance ne puet estre amenrie, ne agrandie. Il scet toutes choses sans muableté. ([Somme abr., c.1477-1481, 164]). |
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[À propos de l'esprit, de l'âme ou du coeur de l'être hum.] "Attachement, consentement" (synon. adhérence) : Par ces trois manieres le cuer humain est dit endurcy en soy mesmes. Premierement par inhabilité de recepvoir la grace. Secondement par ferme adhesion, c'est a dire par force adherence et aherdement au pechiet. Tiercement par rebellation des inspirations divines et des commandemens. ([Somme abr., c.1477-1481, 171]). |
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. | Quérir aide à qqn. "Chercher de l'aide auprès de qqn" : Et pour tant elle [la puissance de Dieu] ne puet faire pechié ne faire pechier, et ne puet aussi faire qu'elle soit subjecte ou submise en souffrant, ne avoir besoing ou necessité querant a aucuns subside ou ayde Et par ainsi elle ne puet choses coulpables, ne penibles, ne inconvenables ou injustes. ([Somme abr., c.1477-1481, 161]). |
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1. | Aider à qqc . "Contribuer à qqc." : ...quant a l'effect de ce que fait predestination, orison aide, c'est a dire quant a la grace et glore que donne ou est donnee par predestination, car selon icelles le libere arbitre bien puet ouvrer et aidier a la predestination. ([Somme abr., c.1477-1481, 168]). |
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A. - | [Symbole de régénération spirituelle p. réf. au Ps. CIII, 5] "Aigle" : ...et quelle est ma faculte que ma vieillesce, qui est chacun jour a l'entree de ma fousse, soit si eureuse que de trouver les nobles dames, souveraines et precieuses vertuz appelles, par lesquelles ma viellesce en jeunesce soit renouvele[e] avec l'aigle baignee, et la sainte arquemie de forgier bons besans de nouvel soit retrouvee ? ([MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 94-95]). Et sera ta force et ta jeunesse renovellee, comme la vieille aigle devient forte et jeune quant en la fontaine s'est lavee. ([MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 171]). Lors se renouvellera en Dieu, comme l'aigle se rajovenist, la josnesse et vaillance de nostre Chevalerie, dez grans pechies convertie. ([MÉZIÈRES, Sustance H., 1396, 52]). Item donne aux saints glore, et ce par deux manieres, car maintenant en espoir et en aprez en fait. De ces deux dist le PSALME : "Dieu est qui en bien remplist ton desir" quant au premier, et "ta jonesse sera renouvellee comme l'aigle" et ce quant au second. ([Somme abr., c.1477-1481, 179]). |
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"Acuité, finesse, pénétration (de l'intelligence)" : Comme dist Saint Augustin : le agument de l'entendement humain a tant petite vigueur en si excellente clarté qu'elle ne se puet affiquier ne adherdre en elle, s'elle n'est nettoiee par netteté de foy. ([Somme abr., c.1477-1481, 133]). [ex. unique] |
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B. - | [Le compl. désigne une chose concr.] : Et les avaricieux, qui sur toute riens aiment argent et peccune. Car comme dist l'Apostle : "Avarice est servitude des ydoles", car l'avaricieux fait de son tresor son Dieu. ([Somme abr., c.1477-1481, 105]). |
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II. - | Empl. abs. [Le compl. n'est pas exprimé] : Or on puet entendre que nous est adont donnee charité [...] par laquelle nous amons effectivement et de fait, car nostre amer, par lequel nous l'amons, il le cree et fait estre. ([Somme abr., c.1477-1481, 118]). |
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III. - | Empl. pronom. : Et pour ce, le Saint Esperit est amour par lequel le Pere et le Filz se ayment. Quant on dist le Pere et le Filz se aiment par le Saint Esperit, il s'entent en deux manieres. Premierement qu'ilz se aiment par le Saint Esperit, c'est a dire par l'amour qui est le Saint Esperit. ([Somme abr., c.1477-1481, 116]). |
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IV. - | Inf. subst. "Faculté d'aimer" : Or on puet entendre que nous est adont donnee charité [...] par laquelle nous amons effectivement et de fait, car nostre amer, par lequel nous l'amons, il le cree et fait estre. ([Somme abr., c.1477-1481, 118]). |
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3. | [Le compl. désigne un accident, un attribut] "Ajouter" : Comme dist Leo pape : a la simple nature de la divinité riens ne puet estre adjousté ne osté ou diminué, car tousjours est ce qu'il est. ([Somme abr., c.1477-1481, 142]). |
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B. - | Au fig. "Redevenir exempt de péché" : Et aprez qu'il les a recouvrees, il [l'aigle] va et quiert une roche de pierres, et tappe et fiert son bec a la plus aspre et dure pierre de la roche, tant qu'il oste son becq et lui en revient ung nouvel, et prend viande aussi bien qu'il fist onques, et ainsi se renouvelle et ajovenist. Et ainsi doit faire chascun pecheur et soy renouveller. ([Somme abr., c.1477-1481, 180]). |
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Au fig. RELIG. [À propos de Dieu] Alpha et o. "Commencement et fin" : Dieu est en soy mesmes comme alpha et o, principe et fin. ([Somme abr., c.1477-1481, 139]). Comme dist ung philosophe apellé Mercurius : sola monas, c'est a dire seule ceste essence ou substance apellee monas, pour ce qu'elle est singulere souveraine et principale, est alpha et o, c'est a dire principe sans principe, et fin sans fin. ([Somme abr., c.1477-1481, 140]). |
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Au fig. RELIG. [À propos de Dieu] Alpha et o. "Commencement et fin" : Dieu est en soy mesmes comme alpha et o, principe et fin. ([Somme abr., c.1477-1481, 139]). Comme dist ung philosophe apellé Mercurius : sola monas, c'est a dire seule ceste essence ou substance apellee monas, pour ce qu'elle est singulere souveraine et principale, est alpha et o, c'est a dire principe sans principe, et fin sans fin. ([Somme abr., c.1477-1481, 140]). |
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- | [À propos de la nature de Dieu] : Item en Dieu n'est nulle alteration, c'est a dire qu'il n'est pas aultre, aucune fois liet, aucune fois triste, aucune fois doulz, aucune fois amer, car tousjours est ung sans changier. ([Somme abr., c.1477-1481, 143]). |
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B. - | DR. "Résumé sous forme de questions et de réponses des arguments des partis adverses" : Du Filz de Dieu dist Anastasius docteur moult catholique de Grece en ung sien libelle, qui est intitulé et nommé "Du debat et altercation contre ung heretique apellé Arrius", que Dieu le Filz est le sens, par lequel toutes choses sont cogitees et pensees ([Somme abr., c.1477-1481, 109]). |
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A. - | "Rendre autre, modifier" : La puissance de Dieu appert ez choses espiritueles, car comme ainsi advient que le deable aist pooir en nous de muer le sens et la fantasie, et l'angele a pouoir sur ce et encores de muer et changer ou alterer l'entendement, Dieu seul a puissance non seulement sur les trois choses sus dictes, mais aussi de muer la voulenté. ([Somme abr., c.1477-1481, 161]). |
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THÉOL. PHILOS. "Qualité de ce qui est distinct, diversité" : Mais en l'angele et en l'ame difference est entre ce qui est et ce par quoy est. Et pour tant en iceulz est une maniere de diversité qui se dist alterité au regard de l'estre et de la maniere d'estre. Et est en eulz une composition, combien que ce ne soit pas mesure de quantité. Pour tant dist ung philosophe apellé Mercucius : en la nature qui surmonte les natures celestiennes est unité. Es natures celestiennes est alterité, une maniere de diversité. ([Somme abr., c.1477-1481, 146-147]). |
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A. - | "Se déplacer, marcher" : Combien que Dieu est toutpuissant, toutevoies on lui a donné point aucuns fais coulpables comme mentir et vouloir mal, ne aussi les passions penibles comme cremir et douloir, ne les corporeles come dormir, mengier et ambuler se non par adventure par maniere de transsumption ([Somme abr., c.1477-1481, 161]). |
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B. - | "Aller sans hâte, se promener" : Aucuns mots sont desquelz ne la signification ne la maniere de signifier est convenable a Dieu comme courir, aler, ambuler, car mouvement signifie une diverse inclination du courage en demonstrant les diverses affections d'icellui. ([Somme abr., c.1477-1481, 153]). |
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A. - | "Âme (comme principe immanent à l'homme)" : Exemple a arguer ainsi : se il est homme, il est animé ayant ame, se est necessité au regard du consequent, non pas de l'entendement, car homme puet non estre, toutevoies la consequence demeure necessaire. ([Somme abr., c.1477-1481, 167]). |
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A. - | Au propre. "Âpre et souvent désagréable au goût" (anton. doux) : Est a scavoir, toutevoies que entre les choses congnoissibles les aucunes sont en dessoubz raison, comme celles que nous congnoissons par les sens corporelz comme les choses blanches, noires et verdes, doulces, ameres, dures, moles, les aultres sont prochaines a raison lesquelles nous percepvons moyennant raison, comme les choses vraies et faulses, justes et injustes. ([Somme abr., c.1477-1481, 136]). |
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1. | [Du caractère d'une pers. vis-à-vis des autres] "Sévère, cruel" : Item en Dieu n'est nulle alteration, c'est a dire qu'il n'est pas aultre, aucune fois liet, aucune fois triste, aucune fois doulz, aucune fois amer car tousjours est ung sans changier. ([Somme abr., c.1477-1481, 143]). |
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2. | Au fig. "Agréable" : Aux yeulz de telz, pour tant qu'ilz sont malades, la lumiere est nuysible et hayneuse, laquelle est amiable et gracieuse aux yeulz purs et sains. ([Somme abr., c.1477-1481, 135]). |
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2. | [Plus partic. de Dieu] "Bienveillant" : Comme dist Saint Bernard : "Dieu est ez creatures merveilleux, ez hommes amiables, ez angeles desirable, en soy mesmes incomprehensible, ez reprouvéz intollerable, non portable." ([Somme abr., c.1477-1481, 139]). |
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- | "Diminuer (un savoir)" : Il [Dieu] scet aussi toutes choses ensemble, car en soy voiant, qui est present a soy mesmes, il voit toutes choses. Parfaitement, car sa congnoissance ne puet estre amenrie ne agrandie. ([Somme abr., c.1477-1481, 164]). |
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"Diminution, réduction" : ...une chose est toute qui n'a aucune diminution ne amenrissement et n'a riens dehors de lui. ([Somme abr., c.1477-1481, 141]). |
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I. - | Adj. "Qui exprime l'amour" : Et pour ce que le Pere est fontaine de bonté, l'emanation, c'est a dire le decours et le communiement de sa bonté doibt estre tres parfaicte. Et celle est par generation eternele, par laquelle il engendre Filz, et l'emanation, decours et proces tres amoureux et joyeux, qui procede par maniere de benignité et de liberalité. ([Somme abr., c.1477-1481, 123]). |
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A. - | Au propre. [D'une chose étendue dans l'espace] "Vaste, grand" : Exemple nous avons en la mer lequel se offre et presente selon sa grandeur totale a nostre veue, et toutevoies selon la reondeur et circuité de lui ne puet du tout estre veu de nous. La cause si est pour sa lueur et pour l'indisposition non proportionnee a tant grande et ample lueur et extencion au regard de nostre veue. ([Somme abr., c.1477-1481, 134]). |
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A. - | "Grand âge" : Et ce se fait pour debouter l'entendement charnel, c'est assavoir qu'on ne cuide ce que le Pere pour l'anchienneté de lui ne soit reputé impotent, le Filz a cause de sa jonesse ne soit reputé moins sage et le Saint Esperit a cause de sa soudaineté soit tenu estre cruel. ([Somme abr., c.1477-1481, 159]). |
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A. - | Au propre. "Âne" : Ne aussi composition de gendre, comme en cest gendre animal aiant ame sont contenues diverses especes, c'est a scavoir homme, cheval, beuf, asne et toutes bestes, qui ont ame sensitive par les sens corporelz, voyant, oyant, flairant, goustant, tastant. ([Somme abr., c.1477-1481, 147]). |
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"Qui se rapporte à l'être vivant (homme et bête)" : Ne aussi composition de gendre, comme en cest gendre animal aiant ame sont contenues diverses especes, c'est a scavoir homme, cheval, beuf, asne et toutes bestes, qui ont ame sensitive par les sens corporelz, voyant, oyant, flairant, goustant, tastant. ([Somme abr., c.1477-1481, 147]). |
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